Maladies infectieuses : miser sur la prévention avant les beaux jours

Les infections sexuellement transmissibles (IST) regroupent toutes les infections pouvant être contractées lors de rapports sexuels – vaginaux, anaux ou oraux, avec ou sans pénétration. Chlamydia, gonorrhée, syphilis, herpès génital, papillomavirus (HPV), VIH ou encore hépatites B et C touchent des publics variés en Belgique. La hausse des contaminations en été peut être favorisée par les voyages vers des régions à forte prévalence, les festivals propices aux rencontres et la hausse de la libido liée au soleil. Le message reste le même : le dépistage et une prévention active sont les clés d’une sexualité épanouie, surtout à l’approche de l’été. Mais, malgré un arsenal de prévention bien fourni, ces outils restent sous-utilisés ou méconnus : vaccination, PrEP, dépistage ciblé dans les populations à hauts risques ou les jeunes femmes pour le dépistage de chlamydia.

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Les IST et l’été

Chaque année, le Centre de référence VIH de l’Hôpital Erasme observe un pic d’IST pour les tranches d’âges de 20 à 40 ans à la rentrée de septembre. Vacances, nouvelles rencontres, séjours à l’étranger, moments de découvertes : l’été favorise les rencontres et l’usage de substances récréatives licites et illicites qui désinhibent augmentent la prise de risque et la rencontre de nouveaux germes. Lorsque des symptômes apparaissent, l’accessibilité rapide à une consultation est nécessaire pour soulager les patients et éviter une transmission secondaire. Néanmoins un grand nombre d’IST restent asymptomatiques et ne peuvent être dépistées que sur base de test réalisé dans un certain délai après l’exposition. Le VIH, les hépatites ne peuvent être exclues qu’après 6 semaines de délai, alors que les chlamydias, la syphilis, le gonocoque peuvent être écarté après 2 semaines. 

 

La prévention et le dépistage comme solution

La clé demeure une information claire, en amont de l’été, qui protège sans culpabiliser.

 

  • Préservatif : toujours efficace, mais peu utilisé pour le sexe oral malgré les risques.
  • Vaccins : HPV et hépatite B (rattrapage jusqu’à 26 ans, voire 40 ans pour le HPV) ; envisager le vaccin MPox pour les publics à risque.
  • PrEP VIH : continue ou « on-demand » lors d’un séjour dans une zone à forte prévalence (Afrique subsaharienne, Asie du Sud-Est, Amérique du Sud, Europe de l’Est).
  • Doxy-PEP : un comprimé de doxycycline dans les 72 h post-rapport réduit les risques de chlamydia et syphilis ; à évaluer au cas par cas pour éviter l’antibiorésistance.
  • PEP VIH : traitement d’urgence après exposition sexuelle ou accidentelle.
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Vaccination, prévention, dépistage : reste le trio indissociable.

 

Les avancées à l’H.U.B

Au sein de l’Hôpital Universitaire de Bruxelles, les consultations de prévention permettent de fournir la PrEP et de suivre les avancées majeures dans ce domaine. En effet le Lénacapavir – injection sous-cutanée semestrielle – offre une perspective révolutionnaire, bien que non encore remboursée. Notre Centres de Référence VIH s’appuie également sur des infirmier·es-sexologues qui assurent un accueil décomplexé : dépistage et conseil, délivrance de la PrEP, suivi sexologique. Notre centre travaille de concert avec les plannings familiaux, et le milieu associatif (Plate-forme Prévention Sida, Ex-Aequo…) ce qui permet au patient de moins ressentir le côté médicalisé de sa démarche.

 

Une évolution mitigée dans nos sociétés

Le retour d’un discours religieux ou moraliste freine parfois l’éducation sexuelle, nourrissant la pratique de rapports clandestins et non protégés. Il est essentiel de désacraliser la sexualité : le plaisir est sain, pourvu qu’il s’appuie sur le consentement explicite, sans jugement, y compris en vacances. Parallèlement, les jeunes se scindent : certains très informés et ouverts, d’autres influencés par des opinions stigmatisantes sur les réseaux sociaux. L’enjeu est de lutter contre la radicalisation des deux côtés et de promouvoir un dialogue respectueux.

 

Le rôle sociétal d’un hôpital universitaire

Au-delà des soins, un hôpital universitaire a une mission pédagogique : sortir de ses murs, intervenir dans les associations et les écoles, soutenir scientifiquement les acteurs de terrain. Plate-forme Prévention Sida, Dépistage.be, O’YES (prévention primaire dans l’enseignement supérieur) sont des partenaires clés pour l’H.U.B. Ensemble, nous faisons circuler une information fiable, gratuite et adaptée à chaque public dans le but de sensibiliser et décomplexer l’intimité consentie.