Préserver la fertilité des belges au-delà des maladies

Depuis plusieurs années, l’indice de reproduction des Belges est en décroissance. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène comme le recul de l’âge de la première grossesse chez les femmes, l’augmentation de l’incidence d’infertilité, l’évolution des modèles familiaux ou encore la baisse de la performance de fertilité (notamment chez les hommes avec une baisse de qualité du sperme). Ces facteurs sont encore trop peu étudiés mais seraient la conséquence de causes bien plus globales. En effet, les causes environnementales, sociales ou encore démographiques auraient un impact direct sur ce constat alarmant.

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clinique fertilite

Un laboratoire à la pointe de la recherche

Le laboratoire de recherche en Reproduction Humaine, situé sur le campus d’Anderlecht, est une référence en termes de recherche en fertilité. Grâce à son implantation ainsi que sa transversalité entre l’Université libre de Bruxelles et l’Hôpital Erasme, le laboratoire peut compter sur de nombreuses ressources académiques transdisciplinaires et technologiques. Son fer de lance est son travail de recherche sur la préservation de la fertilité de la femme, pour lequel il est un des pionniers en Belgique. De plus, il collabore étroitement avec le laboratoire de la Clinique de la Fertilité de l’Hôpital Erasme, qui dispose de plusieurs expertises dont la génétique. En effet, il est le seul en région centre francophone à proposer le diagnostic pré-implantatoire après biopsie embryonnaire, permettant de diagnostiquer des maladies génétiques avant l’implantation.

Depuis plusieurs années, l’Hôpital Erasme est à la pointe dans le domaine puisqu’il a connu les premières naissances suite à une implantation de tissu ovarien, prélevé et congelé plusieurs années auparavant pour préserver la fertilité. En effet, une première greffe ovarienne a été réalisée en 2006 et a pu donner suite à une naissance. Une opération similaire a été réalisée avec succès en 2015, cette fois-ci avec un ovaire prélevé sur la patiente alors qu’elle été encore prépubère.

Cette patiente, dont une pathologie a pu être détecté très tôt, a pu se voir préserver un ovaire avant les traitements afin de pouvoir avoir la possibilité de restaurer sa fertilité à l’âge adulte et donner naissance en 2015 : il s’agissait alors d’une première mondiale.

Infertilité grandissante et P.M.A. : offrir à chacun la possibilité de donner la vie

Le taux d’infertilité mondial est en recrudescence depuis de nombreuses années et la Belgique n’est bien évidemment pas épargnée : d’un couple sur six fait face à des problématiques d’infertilité. Ce chiffre interpellant est la conséquence de plusieurs facteurs sociétaux et environnementaux.

Pour certaines personnes, la possibilité d’avoir des enfants peut être soudainement compromise. Le diagnostic d’un cancer peut reporter ce type de projet ou tout simplement altérer voire abolir les capacités physiologiques d’avoir des enfants plus tard, avec parfois des conséquences dramatiques sur la qualité de vie. En effet, des traitements de chimiothérapie peuvent avoir des conséquences délétères sur les organes indispensables à la procréation comme les testicules ou les ovaires. Afin de prévenir cette fatalité, les équipes du laboratoire de la clinique de la fertilité peuvent prélever des ovocytes, des embryons, du tissu ovarien du sperme ou des tissus testiculaires afin de les cryopréserver.

Cette méthode permet aux patients malades de conserver des gamètes sains avant que tout traitement contre le cancer, nécessaire à la rémission complète, ne les suppriment.

Une fois le où la patiente guéri(e), on décongèle les gamètes en vue d’une procréation médicalement assistée classique ou procède à la greffe de tissu ovarien. Les patients et patientes peuvent ainsi sauvegarder la fertilité, malgré les effets néfastes des traitements indispensables à soigner leur maladie.

Cependant, ces techniques ont des limites et le laboratoire de recherche développe de nouvelles alternatives pour augmenter leur efficacité et leur innocuité, et tente de mieux comprendre les effets toxiques des nouveaux médicaments sur les organes reproducteurs afin de mieux les protéger. 

Etudier la fertilité implique de mieux comprendre la société et ses mécanismes mais aussi de redonner un espoir aux femmes et aux hommes qui veulent donner la vie.