Une vision de santé publique pour soigner tout le monde

Surveillance des maladies infectieuses, mise en place de vaccins, recherche dans la lutte contre les streptocoques A, l’H.U.B entend veiller sur la santé en s’impliquant pleinement dans la recherche . En tant que directeur à la fois du département de Pédiatrie de l’Hôpital des enfants et du Laboratoire de microbiologie de la Faculté de médecine de l’ULB (recherche translationnelle, en infectiologie, Vaccinologiste), le Professeur Pierre Smeesters, y travaille quotidiennement.  « Le lien entre l’hôpital et le laboratoire est très important. Une institution comme l’H.U.B l’incarne pleinement puisqu’elle nous invite à décloisonner le monde facultaire du monde de l’hôpital.

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L’institut Plotkin : qu’est-ce que c’est ?

Voici quelques mois, l’Université libre de Bruxelles (ULB) a inauguré l’European Plotkin Institute for Vaccinology (EPIV) à Bruxelles, soit 3.600 m2 de laboratoires de pointe pour mieux comprendre, soigner et prévenir les maladies infectieuses. Cette initiative conjointe de l'ULB et de l'Université d'Anvers, soutenue par le gouvernement fédéral belge, rassemble des équipes de recherche en immunologie et microbiologie afin de lutter contre les maladies infectieuses en Belgique et dans le monde. Cet Institut, dirigé par le Professeur Arnaud Marchant, participe aux efforts internationaux de préparation aux prochaines pandémies éventuelles. Localisé à Anderlecht, il intègre des capacités de recherche clinique afin de traduire les résultats de la recherche fondamentale en bénéfices pour les patients.

50 chercheurs de qualité prêts à se mobiliser en cas de nouvelle pandémie

Il s’agit du regroupement de 5 équipes de recherche actives dans les domaines de l’immunologie, la bactériologie, la vaccinologie, la virologie et la microbiologie clinique.

Ce groupe de plus de 50 chercheuses et chercheurs, rassemblés en un seul lieu

  • Permet d’offrir une capacité de testing à haut débit disponible et activable rapidement pour contribuer à la recherche en cas de nouvelle pandémie.
  • Permet de traiter une plus grande capacité de biobanque pour les pathogènes (virus, bactéries, parasites) et les échantillons humains (sang, sérum, salive…).

« Le message que nous avons envers les cliniciens est clair : pour encore mieux accompagner nos patients et améliorer nos trajets de soins : travaillons ensemble et communiquons !  Celles et ceux intéressé à mieux comprendre les infections peuvent venir nous voir. Nous mettons nos labos et expertises (Immunologie, bactériologie,...) à disposition pour avancer ensemble en mettant nos plateformes techniques en commun. »

L’infectiologie est aussi socio - économique

« Bien que divers, nos objectifs sont balisés. Tout d’abord, nous souhaitons comprendre les interactions précises entre l’être humain et les pathogènes (virus, bactéries, parasites). Ensuite, nous voulons identifier de nouvelles approches pour protéger les patientes et patients de toute infection (vaccins, bactériophages, nouveaux médicaments). Enfin, n’oublions pas qu’il nous sera important d’identifier les besoins spécifiques des populations vulnérables pour mieux les protéger contre les infections. L’infectiologie est aussi socio - économique. Je suis pédiatre d’un hôpital public d’une grande ville. Il faut avoir une vision de santé publique. »

Nous devons trouver un vaccin pour réduire la mortalité et la prescription d’antibiotique

De tels objectifs permettent d’assurer un travail de fond pour avancer dans des recherches majeures comme le fait de cartographier pour la première fois les streptocoques A.  « Cette thématique de recherche, je la suis depuis 20 ans. Nous devons trouver un vaccin à la fois pour diminuer la mortalité de ces infections et pour réduire la prescription d’antibiotique. Grâce à nos premières recherches, nous avons pu développer une stratégie par rapport à certains antigènes J’ai passé 4 ans en Australie parce que les aborigènes souffrent beaucoup de cette maladie. Aujourd’hui, avec cette base de données de 75.000 échantillons dans le monde, nous avons pu dégager une quinzaine de souches représentative de toutes ces bactéries. Cet échantillonnage mondial est une première pour que nous puissions trouver un vaccin contre les streptocoques du groupe A qui sont responsables d’environ 500.000 décès chaque année dans le monde. La vision est de proposer un vaccin pour l’ensemble du monde de Bruxelles au Gabon ou en Inde. »

Pierre Smeesters ajoute un élément essentiel : « Aussi bien le grand public que le monde médical a tendance à oublier que la mortalité liée au Streptocoque A est plus forte que celle liée au méningocoque. C’est un pathogène redoutable »

Son travail, Pierre Smeesters entend aussi l’appliquer sur le terrain : « Nous avons à l’EPIV un projet de collaboration avec des médecins ( ?) généralistes sur la vaccination : on développe un outil d’aide à la décision vaccinale. Il s’agit d’une autre manière d’accompagner et c’est passionnant. »