Urgences pédiatriques : prévention et action – trucs & astuces
Soleil, vacances, liberté de mouvement… En été, pas d’école, moins de contamination, moins de personnes physiquement sur place et pourtant, cette période comporte aussi son lot de risques pour les enfants, certaines blessures estivales sont particulièrement graves et souvent évitables.

Activités extérieures et infections particulières
Dès l’arrivée de l’été, les accidents liés aux activités extérieures explosent. Les trampolines sont à l’origine de nombreuses fractures, parfois très complexes liées aux collisions violentes lors de saut à plusieurs sur la petite toile. Les trottinettes électriques, quant à elles, engendrent également leur lot d’accidents : le port du casque est impératif, et une seule personne à la fois doit les utiliser.
Côté infectieux, la vigilance s’impose au retour des vacances. Certaines gastro-entérites, comme celles à Campylobacter (bactérie typique du bassin méditerranéen), nécessitent des analyses spécifiques. En parallèle, les infections graves comme la malaria réapparaissent chaque été, faute de traitement préventif adéquat. Pour se préparer au mieux, il est recommandé de consulter le site ITG.be ou l’app Wanda afin de connaître les modalités de vaccination ou de traitement préventif avant son départ.
Un autre danger souvent sous-estimé : la rougeole. Avec une mortalité estimée à 0,2 % et des complications dans 50 % des cas, cette maladie virale reste sans traitement. Elle présente une caractéristique préoccupante : elle efface la mémoire immunitaire des maladies et des vaccins précédents. Vérifier le statut vaccinal des enfants et les risques liées à la zone de vacances restent donc une étape indispensable avant le départ.
Enfin, une attention particulière doit être apportée aux patients drépanocytaires qui font plus facilement des crises pendant les fortes chaleurs. Avec cette particularité liée à la déformation de leurs globules rouges, une déshydratation peut amener à une solidification du sang et donc des artères bouchées.
Noyades : « un enfant se noie sans bruit »
La noyade est l’un des drames estivaux les plus redoutés – à juste titre. Et attention, la noyade ne se fait pas uniquement dans les piscines de grande profondeur, ceci peut aussi survenir dans une très petite quantité d’eau. « La surveillance active est le seul geste de prévention efficace ». Oubliez par contre la notion de « noyade sèche » (une noyade à retardement qui surviendrait subitement des heures, voire des jours après une suffocation suite à une immersion dans l’eau), elle n’existe pas. Seule l’hypoxie (manque d’apport en oxygène au niveau des tissus de l’organisme) lors d’une baignade pourrait entrainer la mort. En cas de noyade, chaque minute compte : le premier geste sera d’appeler le 112 et de pratiquer la ventilation (bouche à bouche) en attendant l’arrivée des secours. 5 insufflations suivies de 30 compressions thoraciques puis de 2 insufflations, 30 compressions et ainsi de suite. L’utilisation d’un DEA (Défibrillateur Externe Automatique) peut s’avérer utile, mais en étant extrêmement prudent par rapport à la proximité de l’eau.
Premiers secours : des réflexes simples qui sauvent
Les parents ou animateurs de camp devraient impérativement maîtriser :
- la réanimation de base (BLS),
- la prise en charge des brûlures,
- la gestion des corps étrangers.
Ce sont des formations accessibles via la Croix Rouge de Belgique.
Trousse idéale pour partir en vacances ?
Médicaments personnels, paracétamol/ibuprofène, pince à tique, thermomètre, solution de réhydratation (ORS), désinfectants doux (l’eau et le savon fonctionnant aussi), sparadraps, Enterol et une photo de ses traitements éventuels sur smartphone. Pour les enfants qui souffrent de maladie chronique, il est conseillé d’avoir dose suffisante des traitements habituels et se munir du carnet de santé afin d’éviter de mauvaises surprises.
Insolation, piqûres, allergies et brûlures : anticiper pour mieux réagir
Prévenir l’insolation passe par le trio : mettre des vêtements couvrants aux enfants, de la crème solaire 30min avant l’exposition au soleil et en remettre toutes les 30 minutes, et une hydratation régulière. Les signes d’insolation se manifesteront par des maux de tête et des vomissements.
Pour les piqûres, le plus important est de retirer le dard, appliquer du froid sur la zone touchée et administrer antihistaminique/antalgique pour diminuer les effets de la piqûre. En cas de symptômes sévères (œdème, détresse respiratoire) : utiliser un Epipen et appeler au 112. En cas d’une allergique sévère (p-e aux cacahouètes) les symptômes seront identiques : gonflement du visage, un problème respiratoire allant jusqu’à une perte de connaissance. Le traitement est le même, utiliser un Epipen et appeler le 112
En cas de brûlures, c’est le 20/20/20 qui reste le plus efficace. Enlever les vêtements et pratiquer le refroidissement pendant 20 min, sous une eau à 20 degrés et à 20 cm de la plaie. Ensuite, ne plus rien mettre sur la zone touchée et aller aux urgences.
Voyager avec des enfants : prendre le temps, éviter le stress
En voiture, il est recommandé de faire des pauses régulières (toutes les 2h), éviter les écrans et sécuriser chaque enfant dans un siège adapté, même à l’étranger. Si l’enfant est sensible aux vomissements lors des trajets, le plus important est qu’il regarde la route devant lui (pas sur le côté), sans trop de lecture ou d’écran et qu’il s’assoie dans le sens du mouvement.
3 réflexes à retenir en cas d’urgence pédiatrique en vacances :
- Rester calme – l’enfant calque ses émotions sur l’adulte.
- Appeler le 112 – sans attendre.
- Ne rien donner à manger ou à boire – en cas d’intervention chirurgicale possible.
L’HUDERF mènera plusieurs campagnes estivales pendant cette période via les réseaux sociaux, notamment autour de la canicule, des carnets de vaccination et des gestes d’urgence. Par ailleurs, des organismes comme la Croix-Rouge restent des références incontournables pour apprendre les bons réflexes rapidement.