Santé mentale : un arcane aux mille et un visages
La santé mentale est vraisemblablement un sujet aussi vaste que complexe. Pourtant, malgré son importance cruciale pour notre bien-être général, elle reste souvent mal comprise. Les troubles psychiques, qu'il s'agisse d'anxiété, de dépression ou de maladies plus graves comme la schizophrénie, continuent de susciter des préjugés et des stigmatisations lâches. Ceux qui en souffrent se heurtent encore trop souvent à des jugements et à une marginalisation qui les isolent davantage. Face à cette réalité, un soutien bienveillant de l'entourage devient un pilier essentiel. Un environnement avenant peut faire toute la différence dans le parcours des patients, en leur permettant de retrouver leur équilibre et leur dignité.

La saisonnalité des troubles mentaux
Les troubles mentaux, comme la dépression, connaissent souvent des variations saisonnières. Les professionnels de la santé observent des augmentations des cas notamment lors de la période hivernale. La diminution de la lumière naturelle pendant cette saison entraîne une baisse des niveaux de vitamine D, un nutriment essentiel pour le bon fonctionnement du cerveau. Des études ont montré que la supplémentation en vitamine D pouvait réduire de près de moitié les taux de suicide, soulignant l'importance de cette vitamine dans la prévention des troubles de l'humeur. Les jeunes sont également touchés par ces fluctuations, d'autant plus que la pandémie de COVID-19 a exacerbé la crise de santé mentale, en augmentant l'isolement social et en perturbant la scolarité et le quotidien. À cela s'ajoute une augmentation préoccupante de la consommation de drogues, aggravant les symptômes dépressifs et les troubles anxieux dans cette population vulnérable.
L’entourage joue un rôle clé
L’entourage a un rôle fondamental dans le soutien des personnes souffrant de troubles mentaux. Souvent, les proches peuvent se sentir démunis face à la souffrance psychique, pensant qu’ils doivent trouver des solutions ou donner des conseils pour aider. Pourtant, être une oreille attentive, disponible et bienveillante est souvent beaucoup plus précieux que d’essayer de résoudre les problèmes de front. Offrir un espace sûr où l’autre peut exprimer librement ses émotions, sans crainte de jugement, est un soutien inestimable. Cette écoute permet non seulement de dédramatiser la situation, mais aussi de déculpabiliser la personne qui se sent généralement déjà accablée par le poids de la stigmatisation sociale autour des troubles mentaux. Outre l’écoute, l’entourage peut aussi encourager l’adoption de gestes simples mais cruciaux pour la santé mentale. En effet, le bien-être psychologique repose sur de nombreux facteurs du quotidien. Des éléments basiques comme une activité physique régulière et une alimentation équilibrée, joue un rôle majeur dans le bon fonctionnement du cerveau. Le sommeil, souvent négligé, est un autre pilier : un repos insuffisant ou de mauvaise qualité peut aggraver les troubles anxieux et dépressifs. À cela s’ajoutent les interactions sociales, qui sont autant de moments où l’on peut partager et échanger. Tous ces éléments, bien qu’ils semblent anodins, forment une chaîne de soutien essentielle pour maintenir une bonne santé mentale. Cependant, l’un des ennemis les plus redoutables du bien-être psychologique est l’isolement. Lorsque la personne souffrante se replie sur elle-même, qu’elle s’éloigne de ses amis, de sa famille, ou qu’elle rompt les liens sociaux, elle entre dans un cercle vicieux de solitude et de souffrance. L’isolement est l’un des facteurs prépondérants de la décompensation psychique, où les symptômes s’aggravent, parfois de manière drastique.
Une prise en charge holistique
À l’Hôpital Universitaire de Bruxelles, la prise en charge des patients repose sur un modèle holistique qui considère l’individu dans sa globalité, en évaluant non seulement ses symptômes médicaux, mais également l'ensemble des facteurs qui influencent sa santé et son bien-être. Ce modèle systémique implique une concertation pluridisciplinaire, où divers spécialistes collaborent pour établir un diagnostic et élaborer un plan de traitement personnalisé. Les ergothérapeutes, diététiciens, médecins du sommeil, psychologues et autres professionnels de santé travaillent main dans la main pour analyser les pratiques et habitudes de vie du patient. Le but est d’objectiver ces données afin de proposer des interventions qui prennent en compte les spécificités individuelles, qu'il s'agisse de l'alimentation, de l'activité physique, du sommeil ou des aspects psychologiques. Cette approche permet non seulement d'offrir un accompagnement global et sur mesure, mais aussi de garantir une prise en charge plus efficace, en répondant aux besoins uniques de chaque patient.