Photosensibilité et protection solaire : quand le soleil est un risque pour la peau

La photosensibilité est une réaction cutanée anormalement intense provoquée par l’exposition à la lumière, en particulier aux rayons ultraviolets (UV) du soleil. Elle se manifeste par des rougeurs, des démangeaisons, des éruptions ou même des brûlures, et peut être déclenchée par certaines substances présentes dans des médicaments ou des aliments, rendant la peau plus vulnérable aux effets du soleil. En Belgique, environ 8 % des effets indésirables cutanés liés aux médicaments sont attribués à ce phénomène. Pour mieux comprendre les réactions induites par la lumière, il est utile de distinguer les trois types de rayonnements UV : les UVA, qui constituent 95 % des UV atteignant la Terre, pénètrent en profondeur dans la peau et sont responsables du vieillissement cutané ; les UVB, plus puissants mais partiellement filtrés par l’atmosphère, provoquent les coups de soleil et favorisent les cancers de la peau ; quant aux UVC, les plus dangereux, ils sont heureusement arrêtés par la couche d’ozone et ne parviennent pas jusqu’à nous.

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Protection solaire

Médicaments, aliments et soleil : une combinaison à risque

Certains médicaments rendent la peau plus sensible aux UV. Ils peuvent provoquer des réactions inflammatoires lorsqu’ils interagissent avec la lumière. C’est le cas de plusieurs antibiotiques, antidépresseurs, diurétiques ou traitements contre l’acné. Le kétoprofène en gel, souvent utilisé contre les douleurs musculaires, est particulièrement connu pour ce risque. Une simple exposition au soleil après l’application peut suffire à déclencher une brûlure. Il est donc essentiel de lire attentivement les notices, d’éviter l’exposition directe au soleil pendant le traitement et de se protéger efficacement. Certains aliments contiennent des substances naturelles qui augmentent la sensibilité de la peau à la lumière. C’est notamment le cas des agrumes, du panais, du céleri ou encore des huiles essentielles de citron ou de bergamote. Une consommation importante avant une exposition solaire peut entraîner des rougeurs, des irritations ou des taches pigmentées. Mieux vaut donc éviter ces aliments si vous prévoyez de passer du temps au soleil.

 

Se protéger, c’est prévenir

En été, quelques précautions suffisent pour éviter les mauvaises surprises : limiter l’exposition entre 10h et 16h, appliquer un écran solaire haute protection, porter des vêtements couvrants et demander conseil à un professionnel de santé en cas de doute. En cas de réaction cutanée, une crème apaisante peut suffire, mais si les symptômes sont importants ou durables, il est recommandé de consulter.

 

Éviter les dangers et se protéger

La protection contre les rayons ultraviolets constitue un enjeu majeur de santé publique, particulièrement avec l'augmentation des cas de cancers cutanés observée ces dernières décennies. Les dermatologues s'accordent sur plusieurs mesures fondamentales : l'application d'une crème solaire à indice de protection élevé (idéalement SPF 50 mais il existe même un indice 100) reste indispensable, mais ne doit jamais constituer la seule ligne de défense. Le SPF, ou « Sun Protection Factor » (facteur de protection solaire), est un indice qui mesure le niveau de protection offert par une crème solaire contre les rayons UVB, responsables des coups de soleil et de certains dommages cutanés. Concrètement, le chiffre associé au SPF indique combien de fois plus longtemps une personne peut rester au soleil sans attraper de coup de soleil. Il est également important de privilégier des filtres minéraux aux filtres chimiques car ils permettent une protection immédiate et ne pénètrent pas l’épiderme, ce qui les rend particulièrement adaptés aux peaux sensibles ou pour les enfants. Cette protection doit être renouvelée toutes les deux heures et après chaque baignade, même avec des produits dits "résistants à l'eau". L'évitement des heures de forte intensité solaire, entre 10h et 16h, représente une mesure préventive particulièrement efficace, période durant laquelle les rayons UV atteignent leur pic d'intensité. 

 

Les mesures de protection physique complètent efficacement l'arsenal préventif : le port de vêtements couvrants (t-shirt anti-UV à manches longues), d'un chapeau à larges bords et de lunettes de soleil avec filtre UV s'avère crucial, notamment pour les activités prolongées en extérieur. Cela nécessite d’opter pour des verres de bonne qualité, idéalement ceux présentant une protection avec la mention UV 400 ou 100 % UV protection. La mention CE à l’intérieur des branches de vos lunettes certifient en plus qu’elles sont conformes aux normes européennes. Il convient de rappeler que certaines surfaces comme l'eau, le sable ou la neige réfléchissent intensément les rayons solaires, augmentant significativement l'exposition. L'ombre naturelle ou artificielle offre une protection appréciable, sans toutefois éliminer totalement le risque d'exposition aux UV réfléchis. Ces recommandations s'appliquent particulièrement aux enfants, dont la peau plus fragile nécessite une vigilance accrue, et aux personnes à peau claire, naturellement plus vulnérables aux dommages solaires.

 

Prévention à l’hôpital

Nous proposons des consultations de dépistage incluant un examen dermoscopique des grains de beauté. Chez les patients présentant de très nombreux naevus, une cartographie corporelle peut être réalisée : il s’agit d’un enregistrement photographique standardisé de l’ensemble de la peau, afin de faciliter le suivi et repérer d’éventuelles évolutions suspectes au fil du temps.